Allanche dans le Cantal était une bourgade desservie par le train dit "de la transhumance" à l'époque (1976-79) du reportage sur ces foires du 16 Août très importantes, au sud du Cézallier.


    Le Cézallier est ce volcan immense arasé où se cultivaient le seigle et le chanvre dont on faisait du drap. Le pays des marchands de toile qui ont quitté ce pays difficile.
Avec ses immenses étendues d'herbe, il est désormais voué au pâturage pendant l'été.

Ce qui nous offre avec ses paysages en formes douces, une évocation de la Mongolie.

 

  Cette foire, était un évènement essentiel qui attirait les meilleurs maquignons et rassemblait aussi la population : les acteurs concernés comme les retraités, les autochtones comme les vacanciers, les professionnels comme les curieux.

Les marchandages donnaient lieu à de longs moments de palabres, des gestes théâtraux avec leurs mimiques, pour aboutir enfin à "la pache".(prononcer "patche", mot occitan désignant un marché conclu par une tape dans la main).

   Ces ventes de bovins au 16 Août annonçaient la fin de l'estive pour des bêtes qui venaient de vivre libres sur le plateau, loin des hommes et de toute agitation.

De ce fait, elles arrivaient apeurées, rétives, difficiles à attacher à des barres assez basses pour mettre en valeur l'arrière-train, comme on faisait alors.

   Ces images posent la question de ce qui va advenir de ces moments de vie dans le contexte d'une évolution inéluctable : la vente des bêtes à l'unité devenant systématiquement la vente au poids, donc la vente d'une marchandise.

Et plus généralement, l'accélération des transactions, l'usage des télécommunications, l'économie des déplacements …


   Avec la décroissance ou la disparition de ces foires, va-t-on ici aussi, vers un appauvrissement des contacts humains et d'une culture forte ?